Les vacances, merveilleux moment pour se reposer … sur ses sensations.

Prendre le temps, manger quand on a faim, savourer les produits de l’été, cuisiner ou ne pas cuisiner, ne presser que les citrons, observer sa faim et ses envies, tout en douceur.

On peut aussi s’amuser à voir comment, une fois sorti de nos habitudes et de nos routines, il est plus facile de repérer nos conditionnements avec la nourriture pour les remplacer par des actions choisies, inspirées par nos besoins et nos véritables envies du moment.

Ici, pendant ces vacances, la maison est en chantier, tout le rez-de-chaussée sera inutilisable … la cuisine s’est installée sous l’abri à bois accolé au pignon de la maison. Un frigo, deux feux à gaz, une bilique pour tourner des crêpes, un robinet d’eau, un placard et le minimum de vaisselle et d’ustensiles. C’est tout un art de choisir le minimum nécessaire ;  alléger ses placards c’est aussi s’alléger l’esprit et cultiver la créativité.

Une cuisine de rien du tout, au charme fou, une cuisine d’été où l’on « bricole des petits quelques choses » avec la magie que seul le temps sait nous offrir.

Et vous, quels sont vos souvenirs qui se rattachent à ces cuisines installées en extérieur, si proche des éléments de la nature ?

 

Les vacances c’est aussi le temps des nouveaux paysages, la presqu’île de Crozon appelle les marcheurs.  ( Chhhhut!   Des sirènes doivent s’y cacher ? )

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Alors il faut préparer son sac avec le minimum du minimum, car tout sera porté sur des kilomètres et paraîtra de plus en plus lourd au fur et à mesure que la journée avancera et que le corps fatiguera.

Combien de repas faut-il emporter?      Et là le cogito se met en marche …

Il s’agit de trouver un savant équilibre entre prévoir quelques repas d’avance pour avoir la liberté d’avancer à son rythme et ne pas se surcharger inutilement.

Il n’y a pas de point de ravitaillement dans la pointe sud, vers le cap de la Chèvre, c’est aussi ce qui fait son charme. Alors l’esprit cogite …

Quoi ? Combien ? Comment ?

Est-ce suffisant  VS   Est-ce une surcharge ? …     Et si j’ai pas assez ?

 

Puis les jambes se remettent en marche …

….   et font des stops, pour étancher une soif qui se laisse deviner, reprendre un souffle coupé, soulager la nature,  nourrir une délicieuse faim qui se manifeste par de petites contractions dans la gorge et  un petit creux dans le ventre.

L’heure qu’il est ?  C’est l’heure de la faim.

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Pique-niquer comme jouer à la dinette, manger avec les doigts, picorer, trancher, grignoter, croquer et ….   s’allonger …

Le ventre agréablement rempli invite à cette détente, ce voyage entre deux eaux avec ses absences et ses retours flottants.

Le ressac et le vent tiède participent au voyage.

Et la randonnée se poursuit, enchaînant les paysages somptueux de chaque anse parcourue. Des criques bleues azurs, d‘immenses plages jaunes, des rouleaux écumants, des falaises abruptes, une mer calme dont on sent la Force tranquille des colosses. Et des kilomètres d’un épais tapis de bruyères aux parfums si délicats ! Le filtre d’amour de ces lieux est peut-être caché là ? Il y a même un petit papillon bleu qui se glissent dans les décolletés et vous caressent le ventre le temps d’ouvrir votre chemise !

Pas après pas, la magie se déroule à nos pieds. L’estomac est facile à contenter quand les tensions et les agitations sont évacuées dans l’effort physique. Les sensations vont à l’essentiel.

Un soir, faire un point sur les provisions.

IMG_1636Les produits frais, fruits gorgés de soleil, tomates ou concombres juteux sont terminés. Il faut, soit continuer et se « contenter » d’un repas que beaucoup d’hommes et de femmes sur les routes de l’exode qualifieraient de festin ; 2 boites de sardines, du pain, quelques amandes et fruits sec, soit faire une boucle de 5 km vers la ville. Les jambes disent STOP mais l’anticipation du plaisir, le désir de cette fraîcheur, telle une étincelle, rallume une flamme qui met en action et ces 5km  qui traverseront pinèdes et champs deviennent possibles et même agréables.

Le supermarché, aux promesses en tout genre, vous colle un panier dans les mains et vous fait slalomer dans chaque rayon où sont cachées leurs propres sirènes : «  N’aurais-tu pas besoin de ceci ? » susurrent-t-elles ? « Regarde comment cela te serait utile … »

Pendant qu’une autre voix résonne : « Tout sera porté sur ton dos pendant des kilomètres et des kilomètres, et paraitra de plus en plus lourd au fur et à mesure que la journée avancera à petits pas et que le corps peu à peu fatiguera. »

Il faut prendre juste ce qu’il faut et rejoindre le sentier côtier. Quelques cerises, 2 tomates, 2 pêches, 1 fenouil ; saison d’abondance. Gratitude

Continuer à mettre un pied devant l’autre…  et ce sont maintenant les petites histoires qu’on se raconte, qu’on ressasse, qu’on rumine qui se font entendre plus fort que d’habitude et deviennent même insupportables dans l’intensité de ces lieux. C’est qu’ici c’est le Finistère, la fin de la Terre, enfin l’une d’entre elles.

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Puis un matin ça surgit, sans prévenir, une faim de loup ! Le corps réclame plus d’énergie. Sans doute qu’une certaine dose de sucre disponible a été consommé et que certains voyants s’allument. Magie du corps humain qui surfe pour chercher l’équilibre. Nourrir cette faim intense est un plaisir auquel le corps tout entier participe. Chaque cellule recevra cette énergie. Ca peut faire pétiller les yeux, frémir les épaules, provoquer de larges sourires, faire saliver abondamment, ouvrir la poitrine, redresser le torse, poser le bassin, ancrer les pieds au sol et que sais-je encore ? Quelques heures plus tard, après quelques kilomètres, c’est la même faim qui se manifeste pour nourrir « la bête », ce nouveau repas est tout aussi jouissif, les produits frais font leur plus grand effet.

Et la randonnée se termine, le corps courbatu s’est déchargé de ce qui était trop lourd,  la fatigue a eu raison des agitations, le grand air a chassé les tentions,  l’alimentation n’était pas un problème mais une solution,  la nature a insufflé plus de force et le silence plus d’espace.

 

comment naissent les bi

 

 


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Bienvenue aux nouveaux lecteurs inscrits en juillet à cette newsletter.

Je garde un magnifique souvenir de cette première partie de stage début juillet à Eguille ; rendez-vous les 9 et 10 septembre pour la suite 😉

J’ai commencé à mettre sur le site les dates des prochains ateliers, programmes et stages.

Pour terminer ce billet, puis-je suggérer un conseil à ceux et celles qui prépareront pendant les vacances les repas pour la joyeuse marmaille ?

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Et si vous proposiez une sorte de « bar à salade » en présentant sous la forme d’un buffet des ingrédients préparés séparément , qui accompagneront une base de riz de pâtes ou genre…  Ainsi les enfants peuvent choisir la composition de leur assiette et c’est déjà faire de la cuisine !

A la maison nous avons souvent fait ainsi ; les avantages sont multiples : moins de travail, moins de commentaire « moi j’aime pas ceci … mois j’aime pas cela … », plus d’autonomie pour les petits, plus de curiosité, de liberté… Et  quand les enfants étaient plus grands, pour que chacun vive à son rythme, nous réservions un étage du réfrigérateur où ils trouvaient les ingrédients que nous avions prévus pour le déjeuner. Ainsi, le midi chacun mangeait à son heure, sans pour autant faire disparaître ce que j’avais prévu pour le diner ! ( je suis sûre qu’il y en a à qui cette histoire raconte quelque chose de vécu !-)

Dans la prochaine newsletter, quelques reflexions sur les ruminations …

A tous, je souhaite de passer un été savoureux.

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Géraldine

 

 


 

Le Silence

« Timide fantôme en toile d’araignée, qui donc es-tu ?»

Dut faire, le fantôme, un signe à quelque brise t’aventure, car je lus sur la nuque des luzernes:

«Je suis le Refuge des corps étourdis par la besogne de la Vie.

 

– « Discret fantôme en toile d’araignée, qui donc es-tu ? »

Dut faire, le fantôme, un signe à quelque rai de lune, car je lus sur la mare aux libellules:

– «Je suis la Consolation des âmes frustrées par le salaire de la Vie.

 

– « Étrange fantôme en toile d’araignée, qui donc es-tu?>)

Dut faire, le fantôme, un signe à quelque chauve- souris, car je lus sur la sublime ardoise du sommeil:

– «Je suis l’Excuse de la Mort et je me nomme le Silence. »

 

Saint-Pol Roux   (1860-1940   Poète ayant vécu à Camaret, presqu’île de Crozon)

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4 jours au bord de la mer, en Bretagne du 17 au 21 Mai 2023

Retraite Manger en Pleine Conscience & Méditation

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